Iryna Jonavitch

:: Parchemin d'Identité ::

:: Histoire ::

Vous voulez savoir ? Non enfin je veux dire : vous voulez vraiment savoir ? Bien... A vos risques et périls. Je n'ai jamais prétendu que mon histoire et mon vécu personnels étaient passionnants. Non, ma prétention ne va pas jusque-là. Je ne suis pas née dans la misère, mais à peine au-dessus. Nous avions de quoi manger chaque jour, mais la viande était rare. Je ne me plaignais pas, n'étant pas une enfant particulièrement grincheuse. Non, je me contentais d'absorber cela, chaque jour, de passer outre et d'encaisser. Mes parents ne voyaient d'abord en moi qu'une fille pâlote et malingre, mais l'adolescence m'offrit bien heureusement des courbes qui me permettraient de subsister plus tard. Mon père travaillait comme ouvrier dans une scierie. C'était grâce à lui que ma mère parvenait à acheter de la nourriture pour moi. Je suis fille unique. Mes parents étaient trop pauvres pour espérer nourrir plusieurs enfants, et longtemps ils crurent probablement que je ne survivrais pas au-delà de ma cinquième année. Si le destin en fut autrement, ma génitrice peinait parfois à trouver de quoi faire un repas. Dissimulant ses inquiétudes, elle m'enseigna tout ce que je devais savoir sur l'entretien d'une maison, et même à s'occuper des enfants. En l'absence de frères et soeurs, ces "leçons" restaient théoriques, mais me seraient peut-être utiles un jour, elle voulait le croire. Et au moins, quand l'esprit s'occupe, l'estomac crie moins famine. C'est ce en quoi nous étions persuadées. A mes quinze ans, je perdis mon père. C'était un an avant le début du Grand Chaos. Une pile de planches mal équilibrée s'écroula, ensevelissant trois hommes. Il en faisait partie. Le choc frappa ma mère de plein fouet. Elle tenta de nous faire survivre par de petits travaux de couture, mais je constatais jour après jour que cela serait bien insuffisant. Alors, mes seize ans approchant, je décidai de vendre mon corps en secret.

Les premières nuits furent éprouvantes. Un véritable massacre pour certaines. Et puis l'habitude me permit d'apprendre progressivement toutes les teneurs du métier de putain. Avec une touche d'instinct et un peu de cervelle, ce n'est pas si compliqué finalement. Ne reste qu'à savoir outre-passer pour quelques heures l'appartenance à un corps qui n'est plus le vôtre. Savoir lâcher prise. Savoir donner surtout. Si j'avais confié cela à ma mère, elle se serait effondrée, et je lui mentai en prétendant que je servais d'intermédiaire pour faire des courses entre commerçants, ou encore transmettre messages et nouvelles à qui en avait besoin. Elle me crut, fort heureusement. Mais quelques mois plus tard, un autre cauchemar s'abattit sur nous. Alors que nous résidions à Natalyr depuis toujours, la capitale fut le siège de crimes que jamais je n'aurais pu imaginer. Des rumeurs avaient couru sur une quelconque entreprise des Fanatiques de convertir l'immense majorité de la population mais, n'étant pas au fait de leur puissance à l'époque, nous prenions à la légère ces avertissements qui auraient peut-être pu sauver de nombreuses vies. Je faillis perdre la mienne, mais fut protégée de justesse par un Erisdar. J'avais découvert l'identité de l'un de ces hommes qui intégraient cette Guilde secrètent, qui en faisaient fantasmer plus d'un. Il me fit promettre en échange de rentrer dans la Guilde, et de suivre son enseignement pour faire à leur tour partie du clan et ainsi, contribuer à protéger ceux qui résistaient contre les illuminés. Ce fut un moment exalté de mon existence. Je pouvais agir, lutter à ma manière sans combattre les armes à la main. Elève douée, je me donnais corps et âme à cet apprentissage, en pleine période de guerre. Selon mon mentor : le meilleur moment pour ingérer un maximum d'éléments. Je ne vous révélerai pas son nom. Je ne souillerai pas sa mémoire. Il tomba, victime d'un traître dans nos propres rangs. Cependant, protégée par les Erisdars dont je faisais désormais partie, je savais que je n'étais plus seule. Que je n'aurais pas à compter uniquement par moi-même. Je perdis de vue ma mère pendant cette époque troublée, et n'appris que bien plus tard qu'elle avait été victime d'une rafle parmi les habitants de notre quartier. Ceux-ci avaient élaborés des défenses, refusant de se convertir à Mourha, une abomination que nous ne pouvions accepter. Ils furent brûlés vifs.

Je ne sus comment je parvins à survivre à cette horreur, et pourtant ... J'approchai les vingt ans, et j'avais vécu plus de tragédies que mes deux parents réunis. Après la tempête, je repris mon métier de prostituée, ne pouvant compter que sur mon travail pour subsister et refusant par-dessus tout de mendier de la nourriture ou de l'argent à ma Guilde. Ma vie me convient à présent. Je ne suis pas bavarde, n'évoque pas souvent un passé que je chéris comme un trésor mais qui ne fait que rouvrir mes cicatrices. Le silence est d'or.

:: Description du Caractère :
Il y en a plusieurs chez moi ... mais je peux vous en résumer deux courants principaux, au lieu de me perdre dans je ne sais quel méandre. Imagine que tu me croises au détour d'une ruelle. Alors tu ne trouveras nulle part ailleurs sur Igma une femme aussi dévouée, aussi attentive à tes moindres besoins que moi. Ma voix sera pareille à une caresse, mes yeux ne brilleront pour aucune autre silhouette que la tienne. Mes paumes contre ta joue ou ton dos, cajôleuse. Mon corps, soudainement lié au tien par une force invisible. Imagine la puissance que je te laisserais avoir sur ma personne entière. Imagine-toi le maître de ma volonté. Rien ne te sera refusé, rien ne te sera demandé. Pour l'espace d'une nuit, je n'existerais que parce que tu le souhaites, je n'existerais que pour voir la sueur apparaître sur ta peau, que pour entendre de ta voix même des gémissements de luxure. Toi. Juste toi. Une relation exclusive, dont je ne conserverai rien pendant longtemps, mais qui te soulagera plus qu'une chopine d'hydromel dans une auberge de la région. Je suis capable oui, d'une telle dévotion. Câline, je peux l'être à ton envie, ou me montrer subitement fougueuse si tu préfères les femmes de caractère. Modèle-moi, façonne-moi. Te voir timide ne fait pas mon affaire. Je ne connais pas le mot "pudeur". Je ne connais pas le mot "interdit".

Mais si tu me croises en journée ... Je n'ai que peu de chances de t'adresser la parole si tu n'es pas sur ma liste. De ceux que je dois soudoyer, interroger, obtenir des informations qui seront précieuses à ma guilde. Les murs seront toujours mes compagnons, mais cette fois pour me dissimuler à ton regard perçant. Craintive, je ne le serais guère, mais farouche : il y a de grandes chances. Si tu me touches, je te frappe, et pas aux endroits que tu préfères. Si tu m'agresses, je griffe, et pas grâce à de longues estafilades qui te donneraient des frissons agréables. Et si tu m'empoignes, je mords, jusqu'à ce que la marque de mes dents me garantisse que tu la garderas pour un long moment. Viens tenter ta chance, mais mesure bien les tiennes. Je ne casse pas : je plie. A l'image de l'eau, je ne te laisserai jamais avoir accès à moi selon tes désirs. Libre, indépendante, avec un brin d'orgueil et de morgue.

:: Relations ::

:: Divers ::

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