Crushing into me. || Iryna ♥ ||

C’était un Lundi. Ou un Mardi peut-être. Dans le fond, il se moquait éperdument de quel jour il pouvait être. Tout ce qui lui importait c’est le temps. Le temps de pouvoir travailler. Le temps de pouvoir profiter. Le temps de pouvoir … Vivre ? Mwé. Vivre est un bien grand mot, fallait bien l’avouer. Oh bien sûr, son cœur battait, son sang circulait dans ses veines mais pour lui, tout ceci n’était pas vivre. Il survivait simplement. Il n’ira pas jusqu’à dire qu’il est triste comme un Homme ayant perdu tout ce qu’il avait. Il est simplement … Automatisé. Il ne ressent plus rien. Les sentiments ? Il ne les connaissait plus depuis la mort d’Adriel et de son père. Quoique non, rectification : depuis la mort d’Adriel, tout court. Ce gosse de 8 ans était son bouc émissaire à une époque, mais il fallait bien avouer qu’il l’aimait. Il l’aime toujours. C’est son petit frère tout de même. Son père ? Bien sûr, il était encore choqué aujourd’hui de sa mort mais dans le fond, il se sentait soulagé. Soulagé d’un poids. D’une blessure qui ne cessait de s’ouvrir à chaque coup. Une blessure ne disparait jamais avec le temps, elle se guérit simplement. Et elle saigne à nouveau quand on la touche. Ces deux phrases veulent tout dire et elles sont parfaitement vraies. Enfin selon lui.

Le jeune homme se déplaçait au fur et à mesure. Ces pas le conduisaient dans un endroit, dont il ne savait rien. Vous me direz Ezekiel, n’est plus. La machine à tuer est là dorénavant. Il vit pour tuer, enfin plutôt pour gagner de l’argent grâce à ses victimes. Sa dernière victime ? Une jeune femme d’une trentaine d’années sans doute. Il l’avait charmée, manipulée et au final, il l’avait emmenée dans une ruelle pour l’égorger proprement. Elle avait souffert durant quelques secondes, puis au final elle était morte, étouffée par son propre sang. Dommage, elle était plutôt jolie. Un sentiment durant cet acte ? Aucun. Il avait simplement tué quelqu’un. Il le devait, alors il l’a fait. Puis au final, il avait finit par essuyer son couteau avec un chiffon qu’il garde dans une poche, bien caché des regards indiscrets. Et il avait fini par partir, tranquillement, sans ressentir aucun remords. Oh bien sûr, durant les premières années de son travail, il avait ressentit du remord, de la peur même et de la haine pour lui-même. Mais au fil des années, il avait réussit à maitriser tout cela. Et dorénavant, il ne ressentait plus rien en voyant le corps et la gorge mutilée de ses victimes. De toute façon, il le sait très bien : il y a des corps des victimes de ses collègues qui sont beaucoup plus mutilés.

Ses pas le menaient où ? Allez savoir. Ezekiel finit par redresser le visage doucement, lentement pour pouvoir voir où il allait tout de même : pour l’instant il n’était que dans une rue. Puis quelques mètres plus loin, il se retrouva dans une ruelle sombre. Le noir ou l’obscurité ne lui faisant pas peur, il avança sans rien craindre. En même temps, à avoir dormit à même le sol dans une forêt, pendant plusieurs jours, on en perd la notion de l’obscurité et la notion de cette peur. Ses yeux bleus scrutèrent l’horizon, sans regarder à droite ou à gauche, et il continua de marcher.

Avait-il vu la silhouette près de lui ? Non.

La nuit était avancée, il n'avait même pas remarqué, dans le fond. Il faisait pas totalement noir, mais pas assez jour pour qu'on puisse distinguer tout ce qui nous entoure, malheureusement. A ce moment-là, beaucoup de personnes pouvaient disparaitre sous les griffes d'un assassin ou d'un métamorphe ne supportant plus les Hommes. D'ailleurs Ezekiel ne se demandait plus actuellement le pourquoi du comment des adolescents, des enfants ou des femmes disparaissent durant la nuit. Vous me direz certaines femmes disparaissent à cause du jeune homme ... Il tuait de tout : Homme, Femme. Mais jamais les enfants. Heureusement, d'ailleurs. Car même si le Shat'se lui demandait d'en tuer un, il refuserait. Quitte à se faire tuer à son tour, il ne toucherait pas à un cheveu d'un enfant. De une, car celui-ci lui rappellerait que trop bien Adriel & de deux ... Car un enfant n'est pas à tuer. Il peut nous servir : on peut l'éduquer à devenir un assassin ou l'utiliser en tant qu'outil. De n'importe quelle sorte, mais un outil. Alors pourquoi tuer un enfant quand on sait qu'il peut nous servir ? Voilà pourquoi il ne comprenait vraiment, au point de les mépriser, ceux qui osaient le faire.

Ezekiel continuait à marcher tranquillement dans la ruelle, sans se soucier le moins du monde de ce qui pouvait l'entourer. Bon vous me direz, il n'a pas trop de soucis à se faire dans son cas. Non pas que son statue d'assassin y est pour quelque chose de particulier - quoiqu'un peu tout de même - mais sa parano aide beaucoup. Même énormément. Tu me touches, je te baise. Mais pas dans le sens vaginal, bien entendu. Lui, il pouvait vous tuer en un clin d’œil. Je le vante ? Non pas du tout, je dis simplement la vérité. Son poignard étant parfaitement caché, il peut très bien vous surprendre et vous vous retrouvez rapidement avec une lame en acier sur la jugulaire ou la pomme d'adam. Oui, même les femmes en ont une mais elle est parfaitement cachée, voilà pourquoi ces très chères belles créatures ont une voix si douce. Le jeune homme ressentit alors une présence, il continua de marcher, mais quand il sentit des doigts dans son dos, il ne sursauta pas ... Il fit face et plaqua sa lame sur la gorge de l'agresseur. Il fixa alors la jeune femme de ses orbes bleutés.

- Ne me surprenez jamais.

Il avait appuyé sur le dernier mot de sa phrase. Quand je vous dit qu'il est parano, c'est la vérité. Il ne supporte en aucun cas qu'on puisse le toucher sans le prévenir. Son regard était figé dans celui de la jeune femme, tandis qu'il restait à bonne distance pour l'examiner du coin de l'oeil. Une putain. Cela se voyait comme le nez au milieu du visage ...