Keil Pajar

:: Parchemin d'Identité ::

:: Histoire ::






Fut un temps, un monde, où Keil n'était rien, pas même aux yeux de ses proches. Né dans une maison distinguée d'une civilisation qui périclitait déjà bien avant d'être détruite, dans une famille où la vie n'a pas sa place à défaut d'honneur, Keil paya dès ses premiers braillement le fait d'être un enfant illégitime. Résultat de l'erreur d'une jeune femme qui croisa le regard d'un bellâtre exotique et pompeux, l'enfant apporta la honte sur sa maison, bâtard de deux clans, la naissance d'Efar sa puînée ne put pas même laver l'affront. Sa mère mise au ban de son clan, devant subir l'épreuve du regard d'une enfant à l'avenir compromis par cette erreur dont il se faisait l'avatar, Keil n'eut d'autre choix après 11 ans à courber l'échine sous peine de subir de front la haine dirigée à son encontre, il se satisfit d'apprendre passablement à lire, écrire et manier une arme avant de fuir un monde qui n'aurait eu de cesse de le brimer jusqu'à ce qu'il disparaisse. Abandonnant une mère dont il s'était résolu à ne pas être aimé, et d'une soeur dont il avait déjà par trop brisé l'existence pour devoir selon les lois la briser davantage en l'épousant, Keil préféra user de ce que lui avait conféré un amour de l'apprentissage en pendant de ce qui lui faisait défaut. Une arme rudimentaire en main, l'enfant quitta sa cité comme il y avait vécu, en étranger, paré à affronter et périr dans un monde où seule une espèce pouvait espérer survivre, mais dont trop peu de son sang coulait dans ses veines. Lâché dans le désert, promis à la mort, Keil, malgré l'assistance des créatures autochtones, ne se savait aucune chance d'y résister, promis tel qu'il était à finir entre les griffes de quelque prédateur des contrées arides dont les dunes s'offraient en linceul à l'âme cherchant la mort. Mais le hasard voulu davantage le contrarier, lorsque s'effondrant, la gourde pendant à son flanc aussi sèche que sa gorge, l'enfant se contentant d'attendre immobile la mort, alors que sous le sable ondulaient moult formes se mouvant envers la dépouille attendant qu'on le porte à la tombe, celui-ci se vit être défendu par un groupe de scorpions, repoussant à force d'intimidation les chasseurs affamés par la proie facile. Nul ne sait combien de temps cela aurait pu durer, tout ce qui est su est ce qu'en disent les bandits qui trouvèrent le garçon à moitié mort allongé sur un tapis de cristaux brûlants. Recueillit par une caravane de bandits, Keil mit 3 jours pour sortir de son sommeil, et 3 jours de mieux avant qu'il ne put répondre aux brigands quand ils lui demandaient son nom. Ils pourraient le vendre. C'est ce qu'il leur dit, mais si les laquais ne semblaient pas contre l'idée, leur chef, lui, faisait force opposition, sa seule présence semblant clore tout consensus, sa barbe courte et régulière, soignée comme l'aurait été celle d'un général, non d'un simple malandrin, lui conférant toujours cet air d'assurance qui dominait ces âmes comme un berger scrutant son troupeau. Keil aimait cela. Le respect. Prince exilé, le garçon demanda à ce qu'on le mène jusque dans les montagnes, jusque dans ce clan cousin où il se trouvait, ce père auquel Keil n'avait d'autre choix que de se rattacher. Le chef accepta, mais en échange des services du garçon auprès de sa troupe durant 2 ans, avant cela. Contre toute attente, Keil acquiesça, alors qu'enfin on le considérait pour ce qu'il avait à offrir. Auprès d'hommes dont l'honneur était de ne s'en embarrasser d'aucun. Si sa formation au pistage ne l'avait bien servi auparavant dans son clan natal, la faute au dépit de ses professeurs, des initiés qui pour un temps tentaient de pallier au désintérêt que lui accordaient les maîtres, Keil fit toutefois ses preuves au sein de la horde qui l'accueillit, comptant dans ses rangs nombre d'abominations que les pays en guerre n'osaient garder sur leurs terres, mais aucun combattant aux capacités de pistage équivalentes, en échange de quoi lui était dispensé un entraînement martial d'étrangement bonne qualité pour ce que l'on pouvait attendre d'une cohorte de malandrins mal embouchés. Si les quelques premiers mois les sessions de pillage lui furent épargnées au profit de tâches plus accessibles à un enfant, dès 4 mois passés dans la horde il se trouvait déjà à travers champs et villages, passant d'ombre en ombre pour frapper soudain aux divers postes de défense simultanément avec d'autres unités, alors que leurs proies tombaient rapidement sous les charges de brigands montés et se ruant à tout va dans maisonnées et étables, ramassant butins et esclaves aussi bien que le feraient de grandes armées, sous les ordres d'un bandit dont le génie stratégique en fascina d'autant un enfant bercé désormais par le fracas du métal et le fumet du sang.

Les deux ans passèrent finalement trop vite pour Keil, qui au sortir du pacte qu'il avait signé avec le brigand Donnic fort de ce qu'il avait gagné en force et connaissances n'eut qu'un goût amer alors que, proposant de rester davantage, le chef bandit le lui refusa, l'enjoignant à rejoindre les monts, où aux frontières du pays aux tons pastel il l'y abandonna. Si son lignage lui permit de braver le froid des pics aigus, cette nouvelle solitude le marqua plus qu'il ne l'eut crû. Du temps de trouver la cité à flanc de montagne coupé du monde dont était issu son sang, le garçon se fit tout de même un ami, qui nichant dans les hauteurs vint lui porter secours face à une meute de loup dont le nombre surpassait la maîtrise de la masse que son prédicateur lui avait offert. Sauvé par un aigle, Keil parvint à le convaincre de rester à ses côtés, de sorte à ce qu'il puisse chasser ne serait-ce que du temps de son périple. Cela ne manqua d'ailleurs d'étonner les hommes en armes de ces terres glacées, lorsqu'ils virent s'avancer jusqu'à leurs portes ce jeune homme à l'arme pendant à ses côtés sous l'épaisseur d'une cape l'enveloppant et l'aigle perché sur son bras droit exposé.

Chaleureux et attentif, le peuple des montagnes, pourtant coupé volontairement des autres races, et particulièrement d'humains envieux de leur patrimoine guerrier, accepta le jeune garçon, qu'ils semblèrent reconnaître étrangement comme l'un des leurs avant que Keil n'évoqua ses racines de par son père. Toutefois, ce fut quand il en arriva à ce point que les mines des fiers guerriers des montagnes s'assombrirent, révélant à l'enfant quel usurpateur avait été son père, guerrier arrogant qui avait vendu le savoir qui lui avait été inculqué contre le succès au combat et l'ivresse post-coïtale. S'il avait appris à en haïr le concept, l'enfant dépité découvrit néanmoins chez les siens une nouvelle forme d'honneur, plus sage que celle qui l'avait écrasé toute son enfance durant, et qui ne cessait de l'intriguer. Rendre honneur à la Nature et aux siens en vivant, plutôt que de vivre pour l'honneur. Son aigle ayant décidé de rester à ses côtés, Keil le nomma Janos, tandis que 15 ans durant il resta auprès des hommes des montagnes, lui prêtant le nom de son père, Pajar, tandis qu'il leur offrit ses acquis de combattants, apprenant le respect de sa culture là où son père Baros l'avait bafoué, et apprenant la chasse dans ces territoires hostiles son fidèle compagnon à ses côtés. Introduit au rang de chasseur d'ours, ainsi qu'en attesta le tatouage rituel qui fut apposé sur son dos, Keil devint un homme respecté pour son passé, mais la mort de Janos et des deux familiers qui lui succédèrent couplée à l'arrivée d'un mystérieux billet l'appelant à revenir dans le monde des Hommes signé par un certain Pajar rappelèrent à Keil le monde extérieur qu'il s'était promis d'explorer à leurs côtés, alors qu'il l'appelait désormais lui-même. Plus d'un an après, alors qu'il était enfin parvenu à dresser Ralek, descendant de son fidèle Janos, Keil se décida enfin, alors qu'il allait vers ses 30 ans, à quitter ce qui fut contre toute attente ce foyer qui lui avait manqué toute son enfance. Mais il était un autre foyer qui l'appelait... Fort d'une armure en écailles caractéristique de l'artisanat du peuple montagnard, d'une masse de qualité, de son comparse ailé et de quelques bourses pendant à sa ceinture, Keil en vint donc à quitter la cité des pics, redescendant vers les plateaux de Zénor, fort de ses capacités et avide de retrouver l'émetteur de cette lettre, qui écrite dans son irthari natal le replongeait dans les souvenirs de son enfance troublée.

Arrivé au point de rendez-vous que lui fixait le billet, non loin de 2 ans après qu'il fut envoyé, Keil y trouva néanmoins le patient émissaire, loti à une tablée nimbée d'ombres à l'arrière d'une taverne de campagne. La barbe grisonnante, l'homme l'attendait toujours, les décennies n'ayant en rien entaché le charisme qu'il véhiculait. De voir de nouveau son héros, Keil ne pouvait être plus heureux, alors que Donnic le toisait, l'étudiait, redécouvrant cet enfant qu'il avait sauvé de la mort il lui sembla des âges de cela. Se présentant sous le nom de Donnic Pajar, il avoua à Keil l'avoir observé, alors qu'il grandissait parmi les siens, et que ceux-ci lui avaient rapporté tous ses haut-faits. S'il n'avait d'égard pour son frère Baros, au moins était-il rassuré que sa descendance soit parvenu à rendre sa fierté au nom de Pajar. Du moins, jusque là.

Pressant, Donnic sembla surtout désireux de rallier Keil à sa cohorte de brigands. Le temps avait passé, et les guerres entre les deux pays n'avaient pas épargné ses hommes, dont il ne restait plus désormais que le tiers, le reste ayant péri aux mains d'inquisiteurs plus sanguinaires les uns que les autres, le reste ayant fui pour être pendus, faits mercenaires ou nourrissant les rats aux fins fonds des geôles de l'un ou l'autre pays. Après des années d'attente, Keil jugea qu'il était temps qu'il en revienne à cette vie qu'il aimait, cette fois aux côtés de son oncle. Néanmoins, si maintenir la cohésion était déjà une tâche difficile, même pour Donnic, avant son arrivée, le retour de Keil fut l'objet de tensions, notamment quant au favoritisme que subissait le métamorphe malgré son désir exprimé de vouloir faire ses preuves, ainsi que Donnic comme les ithars des montagnes lui en avaient donné le goût. L'une de ces manifestations de népotisme pris la forme d'un présent que fit Donnic à Keil, sous la forme d'un magnifique gantelet parcouru de gravures familières, pourvu de griffes acérées disposant d'encoches où loger, en y brisant une fiole dessus, n'importe quel type de poisons, de sorte à ce que la moindre griffure emporte l'ennemi à la tombe. L'attention marqua d'autant plus le métamorphe lorsque Donnic lui révéla qu'il appartenait à Baros, alors premier chasseur d'ours de la lignée Pajar, mais qui abandonna son gantelet aussi bien que sa fierté au jeu. Mais le présent permit à Keil d'en découvrir davantage qu'il le pensait, alors que 5 ans après qu'il lui ait été offert, le gantelet lui apprit à user d'une force qui lui était jusqu'alors inconnue. Malgré une très bonne préparation, l'assaut que mena Donnic sur le fort d'une confrérie de voleurs redoutée, mais dont les coffres étaient en conséquence remplis à l'excès d'or, fut contré par la présence inattendue de mages, contre lesquels la puissance brute de la horde n'avait matière à lutter. Menant une unité d'infiltration afin d'abattre les mages sans pertes, Keil dut faire front aux sorciers, l'opération ayant été éventée, mais il ne put résister à la puissance des arcanes. Du moins jusqu'à ce que l'un des mages lança un sort d'entrave sur Keil, qu'il s'apprêta à recevoir impuissant, mais que son gantelet rougeoyant stoppa, une sphère d'énergie jaillissant soudain autour du métamorphe, qui profita de ce que les mages en présence en restent circonspects pour asséner un mortel coup de masse au lanceur, tandis que ses comparses profitaient de la diversion pour assaillir leurs opposants, et les mettre littéralement à bas, alors qu'ils jetaient leurs dépouilles depuis les fenêtres jusque dans la cour du fort, d'où leurs acolytes se figeaient d'horreur alors qu'ils se savaient acculés. Ayant découvert l'existence de ce don que lui conférait son gantelet, Keil ne sut toutefois que penser de la réaction de Donnic, n'en semblant surpris...

Mais si cela lui valu l'admiration d'une partie des brigands de la cohorte, ça n'exposa que davantage les tensions au sein de la troupe, nombre de bandits élevant leur voix. Donnic envisagea de réprimander les voix discordantes, mais Keil l'en dissuada, leur horde ne disposant déjà plus d'assez d'hommes pour pouvoir se permettre davantage, d'autant qu'il lui semblait que le charisme de Donnic suffirait comme il l'avait toujours fait à endiguer les penchants rebelles de cette troupe composée en grandes parties de créatures dont peu se reposaient sur autre chose que leurs instincts et leur propension à la violence. A l'époque, cela semblait légitime...

Ce qui devait arriver arriva. Cinq âpres années supplémentaires à devoir défendre sa position finirent par coûter la vie à la horde. Profitant d'un raid sur un village sensible, situé non loin d'un poste frontière, les dissidents parvinrent à rallier plus de la moitié des leurs, et à déborder les bandits restants par le biais d'une mutinerie, supportée bientôt par des légions de défense frontalière, dont il apparut plus tard qu'ils étaient au fait de l'attaque depuis l'arrivé de la cohorte dans la région. Quoiqu'ils luttèrent, Keil et Donnic furent mis à bas, le métamorphe en réchappant au biais d'une diversion causée de concert par son et par son acolyte aigle en un dernier recours, qui lui fut fatal sous les coups d'un archer, son oncle ne trouvant la grâce qu'en y perdant la tête sous le fil de la hache d'un des 'cerveaux' de la mutinerie.

Traînant dans les villes humaines hors de portée des mandats d'arrêt courant dans le royaume plus au Nord, Keil ne gagna des soins et sa pitance qu'à la faveur de services, les uns moins acceptables que les autres, alors que de temps à autres les noms des déserteurs qui l'avaient mené ici étaient évoqués, les dépeignant sous la forme de mercenaires malaimés ou de cadavres de peu identifiés. Cela acheva de convaincre Keil de la futilité de l'honneur et de la fierté.
Deux ans d'errance le menèrent à un port, où il eut la chance de trouver quelques pirates pour qui son nom était aussi bien connu que ses capacités. Sous le commandement d'une capitaine déterminée, Keil se révéla utile, obéissant, quoiqu'il n'en tira au gré de 10 ans qu'un sympathique pactole et une expérience modérée de la navigation, ses tâches relevant majoritairement de la coordination logistique lors des flibustes et à terre, ce à l'intérieur des terres uniquement, ainsi qu'une amitié que le temps effaça avec son capitaine, et le voyage jusqu'au coeur du pays. Mais s'il est une chose que cela affûta, ce fut bien son intention de reformer une horde telle qu'il n'y en aurait jamais en ces terres. Et il y parvint.

En 10 ans, il parvint à rallier dans les hauts lieux de la criminalité des brigands de tout poil, mais là où il se démarqua d'autres bandits formant des troupes pour la maraude, Keil y investit toute sa connaissance, ses deniers et son charisme. Quoique cela fut difficile en premier lieu, Keil et ce qui composa sa petite bande se démarquèrent bientôt par leur efficacité, les bandits frappant rapidement et lourdement en parfaite cohésion, sous les ordres d'un foudre de la guerre urbaine dont la discipline militaire qu'il avait instauré charmait autant qu'elle inquiétait. Sous son triumvirat, toute désobéissance était sanctionnée dans l'instant, alors qu'il mettait un point d'honneur à gagner un respect mêlé de crainte de la part de ses hommes, qu'il rendait en retour. Si nombre de ses hommes ne commencèrent leur carrière que comme mercenaires de basse-fosse ou tire-laines, tous devinrent des bandits expérimentés, formant une horde à l'éclectisme surprenant en ce temps, alors que Keil faisait montre d'un flegme et d'un pragmatisme l'engageant à ne jamais gâcher la moindre ressource, quelle qu'elle soit. Si à leurs débuts leurs retenue fut impressionnante, alors Keil faisait toujours en sorte que quelque excès de violence que ce soit n'apparaisse qu'en dehors de leurs sessions de pillage, les 10 années qui succédèrent à leur montée en puissance en firent une horde encore plus terrifiante encore, alors que sous les agressions des autorités toute la puissance du bestiaire qui composait les rangs de sa troupe se trouvait libérée sur le pays sous l'autorité de Keil lui-même en guise de représailles.

Mais si à l'instar de son oncle il parvint à contenir ses hommes ces trente années durant, et que ce qui faisait son passé ne semblait plus lui importer, revoir un visage vaguement familier lui faire front lors d'une transaction d'otages du Temple en passe de déraper marqua les prémices de la fin de son règne dans un pays qu'il avait fait sien par la peur. S'il n'en laissa rien paraître, retrouver sa jeune soeur Epharr lui faire front un sabre en main le marqua davantage qu'il ne pouvait l'admettre. Escortant le contact envers qui Keil devait remettre ses otages contre une belle rançon qui se résuma en fait à une garde armée postée en embuscade, Efar se retourna pourtant contre son employeur lorsque celui-ci décida de refermer le piège sur Keil et les trois hommes qui l'accompagnait. Comptant sans doute sur les compétences au combat de l'ithar du désert, il va sans dire que l'alliance d'Efar et de Keil ne leur conféra que la défaite. S'il pouvait sembler que leurs retrouvailles étaient chaleureuses, il n'en fut rien, alors qu'abandonnant les deux ithari pour ramener les otages bientôt désignés comme esclaves, les trois bandits attendirent à peine de les perdre de vue pour déjà entendre le fracas de l'acier et du bois. Engagé en combat, Keil apprit d'Efar ce qu'il advint à son départ, de la mise en exil de la mère et la fille par leur peuple, aux sévices que leur firent subir les humains jusqu'au trépas d'Ariani dans une misère que la vente du corps d'une enfant ne suffit jamais à camoufler, moins encore à effacer. L'arme dans une main, Keil ne répondit aux invectives d'une femme brisée que de l'autre, tendue, avec une promesse de richesse pour sa puînée.

On ne peut dire si l'issue de cette alliance était déjà connue, mais toujours est-il que l'ithar accepta. Quoique cela laissa ses hommes perplexes, Efar intégra donc la horde de Keil, le métamorphe refusant de lui accorder dès lors tout traitement de faveur, là où son oncle s'était apparemment trompé. Pendant plus de 4 ans, l'efficacité de la troupe s'en trouva accrue, la symbiose entre Efar et Keil naissant d'une relation ambigüe rendant la coordination au sein de leur étrange et glacial couple parfaite tant au sein de la horde que sur le terrain. Mais cette cohésion sans faille mena Keil trop près de son ennemie intime. Nul ne sait depuis combien de temps elle était en gestation, mais au terme de ces 4 ans ensemble, Efar porta la lame sous la gorge de Keil à l'insu de tous. Campant dans une clairière, la troupe subit les indiscrétions de l'ithar auprès des autorités et de mercenaires en quête de gloire, mêlées à quelques doses de drogues, de plein fouet, la force d'une garnison d'archers et de deux légions entières ne laissant guère d'issues aux bandits, les uns s'effondrant en sang sur place tandis que les autres se balanceraient plus tard aux branches des arbres avoisinants. S'il parvint à se défendre contre sa soeur l'arme au poing, ce que la drogue ne lui avait enlevé de capacités ne lui permit que de désarmer son adversaire du sabre enchanté qu'elle possédait d'une invocation, alors qu'un collet le saisissait en traître, et que forcé à ployer par des coups dans les mollets il s'en fallu d'un à la tête pour arrêter la terreur de ces terres, un regard haineux dispensé par sa puînée comme ultime vision.

Si elles semblèrent en être 10, 5 années s'écoulèrent pour Keil dans les prisons d'un royaume vindicatif peu enclin à lui accorder quelque clémence, si ce n'est à le voir pourrir en cellule plutôt que de périr sur un échafaud. Marqué par ses codétenus de deux tatouages, l'un représentant son statut de brigand déchu, l'autre de chef renégat (les ordres de bandit vivant selon deux systèmes opposés, l'un réservé aux troupes de bandits dits renégats, libérés de toutes lois, l'autre résultant de l'alliance de divers groupes de bandits sous une bannière et une loi interne, majoritaires), distinctions parmi les moins glorieuses qui soient.

Cinq années ayant passé, il fut toutefois relâché, au grand dam de ses compagnons de cellule. Et à celui de ses geôliers, qui n'avaient toutefois eu leur mot à dire, alors qu'un homme d'importance avait intercédé en la faveur de Keil. Quoiqu'il ne le connaissait pas, le métamorphe accepta toutefois sans rechigner de se voir offrir cette liberté, en échange de laquelle l'homme étrange ne lui intimait toute fois qu'une obligation: celle de se rendre dans ce qui n'était alors qu'il vagabondait encore qu'une ruine, selon les souvenirs de Keil. S'il ne savait pourquoi, le ton ferme et inquisiteur du dignitaire dont il ne put même pas voir les traits sous sa lourde capuche intrigua le métamorphe, qui de fait se rendit au lieu dit, aux confins à l'Est du royaume. Etrangement, l'homme ne lui avait fait remettre qu'une épée et quelques bourses vides accompagnant des trousses en cuir, sans argent ni carte...
N'ayant plus eu de contacts avec la nature depuis des décennies, Keil se débrouilla toutefois pour retrouver son chemin en usant de talents de pisteurs qui ne lui avaient plus servi depuis la dissolution de la troupe de Donnic. Renouant tant bien que mal avec ses racines, Keil parvint toutefois à destination, après nombre de semaines de marche, avec pour toute fortune qu'une arme et ses compétences. Quoique cela le surpris, il en alla de même pour ce qu'il découvrit desdites ruines, sur laquelle se tenait érigée désormais une forteresse aux tours menaçantes, et dont les lourds portes closes ne tardèrent à révéler une fois descellées l'étrange émissaire, qui cette fois tête nue le félicita, un demi-sourire sur les lèvres, en l'accueillant. Présentant l'édifice comme un temple dédié à l'émergence d'une nouvelle pensée, l'homme parvint à convaincre Keil d'y rester. L'apologie de la puissance séduit Keil, qui y vit un nouveau stade de ce qui fut sa ligne de conduite. L'homme doué d'une étrange magie lui apprit à développer ses talents, ainsi comprit-il comment utiliser son don, alors que la perte de son gantelet lui avait laissé penser qu'il ne serait plus apte à s'en servir. Aux côtés de quelques autres initiés, Keil devint un membre important du temple d'un Nouvel Ordre, aussi fut-il choisi par son maître pour protéger ce que celui-ci avait de plus précieux, tandis qu'à l'extérieur les pays s'entre-détruisaient, ignorants quant au sort que l'homme mystérieux lui réservait.
Il y a pour ce monde 9 ans de cela, il réussit. L'homme avait tenu sa promesse, au prix de sa vie et de celle de tout un monde, il offrit sur les cendres de l'ancien monde un accès à leur nouveau monde. Les élus furent bien rares, mais, comptant parmi eux, Keil entendait bien, alors qu'il respirait l'air de ce monde inconnu, pourvoir à son devoir, avec ou sans le concours des métamorphes, mages et humains qui avaient survécu à l'Exil. Ayant trouvé refuge dans les montagnes, un nouvel acolyte à ses côtés et son équipement restauré du temps de feu son maître, Keil était prêt à se battre pour ériger ce nouvel ordre.


:: Description du Physique ::

Etant métamorphe, Keil n'a pas de caractéristiques physiques différant de celles des humains, ayant des cheveux longs et une barbe poivre et sel mal entretenus la faute à un mode de vie majoritairement nomade, ainsi que des yeux d'un vert sombre, ses signes véritablement distinctifs sont ses tatouages sur les joues, un symbole rituel dans le dos, ainsi qu'un pendentif lié au Nouvel Ordre. Musclé, son corps est toutefois marqué par quelques cicatrices et reflète un entraînement poussé. Portant le plus souvent une broigne en écailles et en peaux, il ne quitte jamais son gantelet, arbore diverses bourses à sa ceinture, ainsi qu'un couteau, des jambières et des bottes en cuir hautes, tandis que sa masse repose sur son dos accrochée à un baudrier. Plus classiquement, il porte des vêtements en chanvre vert foncé, et un gilet en cuir noir, plus discret.



:: Description du Caractère :

Calme et posé, de par son éducation, Keil est fort de son apprentissage, quoique solitaire, il préfère établir une bonne stratégie plutôt que d'improviser sur le terrain. Relativement patient, il préfère user de son intelligence et de diplomatie que de son arme, sauf si l'issue la plus intelligente entend de devoir porter l'arme hors du fourreau. Aimant l'ordre, sa philosophie veut que toute personne sous ses ordres se doit d'obéir en toute circonstance, de même qu'il le ferait, les sentiments ne devant prendre le pas sur la raison. Ayant appris à ne pas se soucier du désamour des autres, Keil en a tout de même retiré de ne se fier à personne, l'invitant à toujours rester aux aguets avec autrui, son passé l'amenant toutefois à être davantage sur le qui-vive avec les femmes. Pragmatique, il n'a pas d'attrait pour ce qui est superficiel, il ne voit l'argent, les objets et les gens que comme diverses voies pour parvenir à ses fins. Cela se voit d'ailleurs dans le regard qu'il porte aux diverses civilisations qu'il observe, en ce sens qu'il n'aura que peu d'estime pour une société désordonnée et désobéissante, mais aussi pour un seigneur sans objectif clair ni autorité. Ne portant que peu d'intérêt à la sexualité, il a abandonné toute perspective de trouver ou nourrir toute affection envers qui que ce soit, celle-ci l'ayant mené à sa perte, et ayant même favorisé sa méfiance envers tout individu tendant à le charmer.





:: Relations ::

:: Divers ::

Bienvenue parmi nous !
Après lecture de ta fiche hum, beaucoup beaucoup de choses à dire xD On va prendre tout ça dans l'ordre point par point.
* Tout d'abord très belle fiche, bien écrite et avec un vrai rythme : un plaisir de lecture, n'aie aucun doute là-dessus
* Maintenant passons aux quelques incohérences : la première, ton histoire est incompatible. Pourquoi ? Parce que tu affirmes que ton personnage est né à Griunn. Or, selon le contexte, les Métamorphes ne sont présents sur Igma que depuis 9 ans ... Tu vois le problème ?
* Ensuite, j'ai besoin que tu mettes le nom de la célébrité sur l'avatar ( qui n'a pas été rajouté dans le code de présentation mais Yria s'en chargera dès que possible )
* Merci également de trouver un avatar au bon format 200*400 comme il est demandé dans le réglement.
* Le point de la langue : les Métamorphes et les Humains se comprennent sans souci, il n'y a donc pas de problème d'apprentissage de la langue dite "humaine".
* Même souci pour les Mages que pour les Métamorphes : les Mages sont arrivés il y a 28 ans sur Igma.
* Pour les liens que tu as développé ( au passage : Milenko Negrel, pas Grenel ), c'est à revoir compte tenu de ce que je t'ai signalé plus haut.
* Ensuite, pour la troupe mêlant les trois races... Euh, en pleins palabres diplomatiques et au vu des tensions entre les races, je vois mal un groupuscule de ce genre se former. Dans le futur peut-être, mais pour l'heure il me semble que c'est trop tôt pour cela.
* Tuniques en écailles humaines ?! oO xD

Bon voilà j'ai énuméré les quelques points qui ne vont pas. Si tu as des questions, n'hésite pas à MP =)
Bonne chance !